Archive for novembre, 2008

* Carte d’Afrique - accès limité aux inscrits.

Posted on novembre 26th, 2008 by Pierre.


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* Préjugés

Posted on novembre 26th, 2008 by Pierre.


J’avais pris l’habitude de poser mon vélo contre un grand arbre, à proximité de la salle des professeurs, en arrivant à Zomayi le matin. Mais le lendemain de ma « prise de fonction », plusieurs personnes creusaient et piochaient au pied de l’arbre — j’ai dû mettre mon vélo ailleurs.

Lorsque je suis repassé, à la fin de la matinée, l’arbre gisait, déraciné, scié et étêté. Devant mon regard surpris, un professeur m’informe : « On est en train de construire une bibliothèque ». Ah, fort bien, comme à Kpodzi, donc : Zomayi aura aussi droit à sa bibliothèque. En quittant l’établissement, je songe qu’avant de quitter le Togo, fin mai, j’aurai peut-être le temps de voir le bâtiment achevé. Au rythme où va la construction, ici…

Les préjugés, c’est comme les boutons d’acné : quand on croit en avoir fini avec, on en trouve un juste sous son nez1. Le lendemain matin, plus un arbre de la zone n’était debout, et des palettes de parpaings s’élevaient à côté de l’aire de la future construction ; trois ouvriers creusaient déjà les tranchées des fondations. Déraciner un arbre, sous ce soleil, c’est du boulot, et il n’y a pas de tracto-pelle pour filer un coup de main ; et les palettes de parpaings, ne croyez pas qu’elles arrivent directement sur le site en camion, bien empilées : tout est transporté pierre par pierre sur 500 mètres par les élèves. En une journée. Hébé.

Depuis deux semaines, donc, lorsque dans les classes on regarde à travers les orifices faisant office de fenêtre, on voit défiler, en permanence, des élèves portant chacun quelques parpaings sur la tête — pour les apporter sur le site. J’ignore s’il font cela sur leur heure de sport, ou si le proviseur en appelle au service à la collectivité pour faire faire cela dans les trous de l’emploi du temps…

À l’heure où j’écris, les fondations sont creusées et les murs s’élèvent jusqu’à environ la moitié de leur hauteur finale (qui sera probablement d’un seul étage). Ici, on manque peut-être parfois d’argent pour les finitions, mais quand on a décidé de construire, on construit vite.

Notes:
1: Copyright Boulet

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* La fête

Posted on novembre 26th, 2008 by Elise.


Hier soir, vendredi, Pierre et moi étions de nouveau invités par Adrien, Bénédicte et tout le monde chez la maman de Perel, dont c’était l’anniversaire.

J’entends en ce moment la rumeur d’une fête lointaine. C’est à dire, j’entends des chants au loin, assez loin pour ne pas en être assourdie. C’est à dire encore, j’entends des paroles surtout rythmées, un peu chantées, plutôt déclamées avec une puissance admirable chez un être humain normalement constitué.

Quand nous nous retrouvons, souvent avec d’autres volontaires, je ne sais pas ce que les autres européens ont en tête – sans doute, de plus en plus, comme nous-même, de se soumettre au rituel togolais. Read the rest of this entry »

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* Messe

Posted on novembre 24th, 2008 by Pierre.


Vous qui craignez la durée et la longueur, perdez tout espoir : long récit, longs événements, je vais vous parler de la messe de ce dimanche à la cathédrale de Kpalimé.

Je crois avoir déjà évoqué la cathédrale et les bâtiments de l’évêché dans cette colonne. Ce sont sans doute les deux plus beaux bâtiments de la ville — et certainement les mieux entretenus. La cathédrale n’est pas mal, dans son genre — simplement, on s’attendrait un peu plus à la trouver au cœur des alpes bavaroises qu’au Togo. Et pour cause, comme beaucoup de choses ici, elle fut construite par les allemands au début du XXème siècle (et rénovée récemment, d’où son bon état).
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* Petite dose d’exotisme 2.

Posted on novembre 20th, 2008 by Elise.


Finissons un peu de brosser l’exotisme sur les routes quotidiennes…

Il y a ici plusieurs sortes de chemins. Quelques voies goudronnées sont bien pratiques et assez laides, quoique moins que chez nous, mais parfois si recouvertes de poussière rouge qu’on ne croirait plus rouler sur du bitume ; d’autres ont renoncé tout bonnement à quelque forme d’asphalte, et se distinguent des précédentes un peu par la couleur ou la poussière, beaucoup surtout par le micro et macro-relief dont le sol se défend contre pieds et roues de toute sorte, avec plus de virulence, me semble-t-il, envers les yovo. Puis il y a les pistes, larges plus ou moins, en tout cas entourées de savane, presque toujours arborée dans la région. Dans la montagne, là où nous étions samedi dernier, la savane arborée se mue en forêt tropicale, lianes, humidité, arbres gigantesques à l’appui. Pour aller au collège Kpodzi, en revanche, chaque jour, j’aventure l’assemblage de pièces métalliques roulantes qui me sert de vélo par une piste au milieu des herbes – raccourci qui m’évite de passer par la ville, à quelques cinq kilomètres de mon point de départ et autant de ma destination, mais qui me fait traverser ce qui fut un mince cours d’eau il y a quelques jours, maintenant un fossé sec jusqu’à la prochaine saison des pluies. Pourtant, j’aimais bien passer sur les pierres qui affleuraient en tirant ma chose vélocipédoïde avec moi.

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* Leçon d’interculturalité. - accès limité aux inscrits.

Posted on novembre 20th, 2008 by Elise.


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* Erratum - accès limité aux inscrits.

Posted on novembre 19th, 2008 by Pierre.


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* hum… la voilà… - accès limité aux inscrits.

Posted on novembre 19th, 2008 by Elise.


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* Encore des nouvelles sérieuses (mais à quand un peu de légèreté ?) - accès limité aux inscrits.

Posted on novembre 19th, 2008 by Elise.


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* Petite dose d’exotisme 1.

Posted on novembre 19th, 2008 by Elise.


Dans l’urgence, avant toute autre chose, parlons de l’exotisme – non point que je milite pour l’exaltation exclusive d’étrangetés exagérées, glanées au plus mince de la superficie mondaine, mais je m’aperçois bêtement que je commence à m’accoutumer. Dans quelques semaines, tout au plus, je ne m’étonnerai plus assez pour vous amuser de détails quotidiens et d’anecdotes sans intérêts comme tout le monde s’attend à en trouver dans les mots de voyageurs. On s’intéresse à bien autre chose, et tout enjouement à ce sujet s’évapore comme neige au (chaud) soleil (d’Afrique).

Parlons de couleurs, partout. Les gens de couleur, vous aviez cru un instant que c’était une allusion aux pigments de leur peau ? Détrompez-vous. Plus de lumière, plus de couleur… Delacroix &Co en Algérie, la lumière du togo, même combat  ! Et puis, pour faire bon poids, ajoutez d’autres couleurs, partout, que ça vive : les vêtements des femmes qui portent sur leur tête des charges elles-mêmes chatoyantes – et massives, surtout. Les bois clairs et foncés, les plastiques, tout ce que vous voudrez, autant que possible. Quant aux lourdes charges en équilibre sur la tête, je ne désespère pas d’apprendre ; je crois même que ce sera plus facile que l’éwé. Pour l’instant, je m’y prends comme les petites filles et les jeunes garçons : je maintiens mon chargement d’une main ou deux, qui ne sont parfois pas de trop.

Mais ne croyez pas en être quittes pour vos yeux remplis de linge chatoyant. Mangez un morceau ? Ce sont les épices qui prendront en charge votre esprit un instant rendu aux préoccupations courantes. Je ne connais pas un plat – et, plus inquiétant, Clémentine non plus – qui, ici, se mange sans épices. Sauf peut-être la bouillie sucrée que l’on sert parfis aux enfants… et encore ! Du reste, si vous craignez pour votre estomac, tranquilisez-vous : nous nous sommes vus expliquer l’autre jour que la viande provoquait des hémorroïdes (c’est pourquoi il vaut mieux consommer le gras et la peau que les chairs, rustres que nous sommes), mais qu’heureusement, contre ce mal, les épices guérissaient de tout, maux d’estomac, de tête, fièvre, ou autres. Pour le reste, un fourneau à charbon devant lequel on agite bien fort le soufflet (et sur lequel j’ai réussi à faire bouillir toute seule une immense marmite d’eau pour vingt personnes dimanche dernier), une pière à écraser, beaucoup de plats pâteux, un goût prononcé pour la texture gluante – graves difficultés à nous y faire, pour l’instant – toujours un plat unique, jamais de dessert. Mais un très bon nougat, vendu chez les marchandes des bords de routes, composé de caramel et d’arachide pilée – Clémentine a dit que c’était très simple, et que je pourrai apprendre à en préparer.

Enfin, si vous espériez un instant être tranquilles, et prétendiez occuper votre esprit de préoccupations diverses, d’autre chose que les sensations qui vous entourent, renoncez, enfin : il y a le bruit. Il n’est pas permanent, mais s’installe dès que quiconque dispose d’un appareillage suffisant (beaucoup, beaucoup de djembés, ou un seul haut-parleur crachotant), sans que personne y trouve à redire. Il faut s’y faire, la musique saturant la machine et vos oreilles, ici, c’est apprécié. On ne peut plus vraiment s’entendre parler, mais peut-être est-ce une question d’habitude ? Le phénomène peut prendre forme à un coin de rue du marché (mais comment font-ils pour négocier dans ce vacarme ?), ou être causé par la télévision qui en permanence parle trop fort de tout et de rien dans le salon, surtout de rien, et que nous entendons bien souvent jusque dans notre chambre. Rassurez-vous : ça n’embête personne – même les chèvres sont habituées, et ça couvre le bruit de leurs pas quand elles cherchent à s’introduire en troupe jusque dans la cuisine. Parfois, elles y parviennent, et on les retrouve buvant de l’eau ou de la sauce pour je ne sais quel plat à venir…

Couleurs, lumière, goûts, bruits, tout est plus fort ici. Il suffit de relever toutes les échelles de sons pour s’y retrouver à peu près, notez bien. Et de quelques semaines pour s’y habituer. Pierre n’arrive pas encore bien à corriger des copies dans une pièce où la télévision diffuse trop fort une sitcom (idiote) pendant que Clémentine téléphone, en criant, par la force des choses, pour surpasser le niveau sonore ambiant.

A suivre pour l’exotisme des actions quotidiennes – des oranges aux papayes, en passant par les chevreaux sous les grands arbres, dans les concessions…

Elise

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