Nous évoluons chaque jour dans un milieu scolaire différent de ceux d’Europe, et qui ne repose pas sur les mêmes valeurs. Ici, on punit les élèves, petits comme grands, à coups de bâton. Au début, j’avais les mêmes a priori que tout le monde, plutôt négatifs et assez vagues. Puis, j’ai trouvé qu’en fait, les élèves s’y faisaient, et que s’il n’y avait jamais d’excès, il ne s’agissait pas de les rouer de coups ou de les blesser. C’est seulement petit à petit que les problèmes réels et profonds apparaissent. Ce sont d’abord les excès, qui finissent toujours par exister : les enseignants qui frappent dès qu’un élève au tableau se trompe, ou dès qu’ils ne s’expriment pas en assez bon français pour satisfaire les (maigres exigences des) adultes ; le surveillant qui se laisse emporter et qui frappe – sur dénonciation, donc information incertaine et invérifiable – une petite jusqu’à ce qu’elle se retrouve roulée par terre en pleurant… ça n’arrive pas souvent, mais ça arrive. Et à vrai dire, à force de voir ce système fonctionner, il me semble que le pire, ce ne sont pas les quelques abus auxquels on finit par assister, c’est l’ensemble du système dont le bâton n’est qu’un symptôme. Certains enseignants, même ici, en ont conscience, et ce sont eux qui le disent : l’enseignement fonctionne par intimidation, depuis l’inspecteur jusqu’au enseignants, puis aux élèves. Read the rest of this entry »
Tags: enseignement, vie quotidienne