Vous l’aurez compris, par nos témoignages, ou plus probablement sans les attendre : en Afrique, tout ne fonctionne pas très bien. A y regarder de plus près, ce qui ne fonctionne pas, c’est ce qui est importé. C’est à dire tout, apparemment, pour nous – mais pas l’essentiel pour eux, qui ont une façon différente de vivre et de considérer les choses, et pas tout à fait les mêmes niveaux de comparaison ou d’exigence. C’est par exemple ce régime politique reconnu comme acceptable par l’Occident : la démocratie, toujours pas implantée ici, en grande partie parce que de plus puissants acteurs lui nuisent, mais aussi peut-être justement par le fait-même qu’elle a été importé un jour chez des gens qu’aucune histoire n’avait menés jusque là. La démocratie, pour certains africains, c’est ce qui permet à chacun de se dire qu’il peut devenir le chef, qu’un chef s’élit, ou se renverse – c’est pareil : en somme, il n’est pas immuable. Je trouve la parole certes naïve, mais révélatrice d’une réalité profonde et pas encore tout à fait passée. (Il faut dire qu’on ne l’aide pas à passer.) Toujours est-il que de grandes structures, étatiques ou non, ont été un jour héritées des nôtres, sans que ce soit le choix des gens d’ici, et que depuis, on fait avec, sans se demander quelle part des choses on veut ou ne veut pas garder, provisoirement ou définitivement. On laisse exister, et on espère une amélioration.
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Tags: tradition