* Florilège de mensonges.

Posted on mai 14th, 2009 by Elise. Filed under Non classé.


Pour notre dernière activité écrite avec les élèves de Kpodzi, nous avons tenté un concours un peu particulier : écriture de mensonges par les élèves de 6e, avec lecture/conte des histoires devant tout le groupe, et remise de prix au meilleur groupe de menteurs.

Petite sélection parmi les nombreux mensonges qui nous ont été proposés, en version presque originale, juste un peu toilettée :


:: Elise se cogne le coude en allant chercher les copies, grimace silencieusement pendant deux bonnes minutes, puis revient vers vous ::

Il y a l’inspiration manifeste des contes :

« Un jour, la famine arrive dans un groupe de singes. Un singe est allé chercher de la nourriture. Trouva des tas de bananes, lui-même mange d’abord. Il arrache pour déposer par terre. L’homme est venu le ramasser. Il poursuit l’homme pour prendre les bananes, arrivé chez le forgeron l’homme se cache et dit : ne dites rien. Le singe est arrivé et dit : personne n’est venu ici ? Le forgeron dit que non. Le singe repart et le forgeron a pris un fer chaud qu’il mit ["metta"] dans l’anus du singe : c’est pourquoi les singes ont toujours l’anus ROUGE. »

Il y a le sens de l’humour de la classe qui m’a supportée comme professeur pendant plusieurs mois, et qui s’amuse beaucoup (sans compter qu’ils regardent un peu trop la télévision) :

« C’était un samedi en 2003, un voleur avait volé un enfant de 5 ans qui n’avait pas commencé l’école. Sa maman l’avait envoyé pour acheter des épices dans la boutique. La maman le cherchait en pleurant jusqu’à mercredi, elle ne l’a pas trouvé. On fêtait et la maman est venue et le voleur dansait avec joie et elle avait vu son enfant. Elle criait en l’appelant : « Elise ! Elise ! » et le voleur s’enfuit, et la police l’avait arrêté.

J’ai suivi cette histoire à la télévision TVT dans le journal. »

Il y a l’audace pas évidente quand on sait ce que ces choses représentent ici, et qui a déclenché de fortes réactions dans la classe :

« Jésus est né en France. Il était un voleur. Un jour, il est allé pour voler l’or, on l’avait attrapé et on l’a tué sur la croix. »

Enfin, une petite page historique, par les élèves Aniakou et Gbassou :

« En ce temps-là, les Européens voulaient coloniser le Togo. Et les Togolais ne connaissaient pas ce qu’on appelle fusil, mais seulement les flèches et les pièges. Le prince Kirikou seul savait ce qu’on appelle fusil, mais il était ami des Européens. Les Togolais étaient massacrés.

Mais en 1467, Aniakou le courageux les a écrasés comme du piment, et les Togolais ont gagné.

D’après ANIAKOU et GBASSOU. »

Je m’arrête là, et je vous passe l’histoire des fiancés moustiques, celle de la chèvre tueuse, et les deux versions (!) des trois amis voleurs…

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