J’ai du mentionner une fois ou l’autre, en parlant de mon travail, du collège, ou des écoles primaires, le phénomène périodique des « compositions ».
A l’école primaire, tous les mois, pendant une semaine, on cesse les cours et les élèves sont soumis à une batterie d’interrogations. C’est pour évaluer leurs progrès. Quelques jours de révisions, trois jours de travail, deux jours de déscolarisation pendant lesquelles les maîtresses doivent corriger l’ensemble. Etant donné que les élève sont déjà notés quotidiennement, je ne suis pas sûre que toute cette grosse machine soit absolument nécessaire, mais enfin, ce n’est pas à moi d’en juger, et après tout, pourquoi pas. (Quand même, soit dit en passant, heureusement que le système français a laissé là ses meilleurs aspects. Mes préférés. Il faut bien préparer les gens, dès leurs jeune âge, à être des robots à fournir leurs preuves lors des examens et concours. C’est tellement mieux que d’adapter les examens et concours à une saine évaluation des aptitudes en contexte de vie, de réflexion, et d’utilisation des savoirs.)
Au collège et au lycée, hors classes d’examens, on réduit le rythme, les évaluations régulières sont hebdomadaires, et les compositions deviennent trimestrielles. Les élèves sont évalués chaque mardi après midi dans une matière. Au bout du trimestre, on doit avoir fait le tour des disciplines. Puis, à la fin du trimestre, souvent deux semaines avant les vacances, on arrête les cours, et ils produisent un nouveau devoir dans chaque matière. Après ça, vous pouvez être sûrs que le trimestre est fini : les profs corrigent et n’ont pas envie de faire cours, les élèves sont fatigués et n’ont pas envie de travailler – on attend les vacances, on laisse les élèves brailler dans les salles de classes, et on va à peine parfois leur rendre visite à l’heure où on aurait du faire cours.
Problème essentiel : la plupart des enseignants se dispensent à peu près totalement d’autres interrogations. Les élèves, dès la 6e, sont donc testés deux fois par trimestre. Or, ils n’apprennent et ne travaillent jamais sans la perspective d’un devoir. C’est à dire que dans chaque discipline, ils apprennent leurs leçons deux fois par trimestres, dont une fois pour toutes les matières en même temps. Ils sont alors écrasés par la masse du travail à fournir, et ne peuvent ni ne veulent tout retenir. Dommage.
Au premier trimestre, nous avions été un peu pris de cours. Mais cette fois, Pierre et moi sommes prévenus, et nous en profiterons pour fuire dans des vacances bien nécessaires.
Tags: enseignement
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